Le Papier Culture (Novembre 2002)
LZ : Qui êtes-vous? Nous sommes D.Majiria, autrement dis : Gaëtan à la guitare, JM au chant, Patrice à la batterie et Philippe à la basse. LZ : Comment s'est formé le groupe et quel est l'origine du nom? Le groupe existe depuis 1998. Au départ, il y avait trois musiciens d'une autre formation : Philippe, JM et David. Quand David est parti, il a fallu trouver un nouveau guitariste puis un nouveau batteur (le premier est parti le temps qu'on trouve un nouveau guitariste). Trois, quatre mois plus tard, on avait un line-up stable qui a tourné jusqu'en 2002. L'origine du nom est un grand mystère même pour nous. Nous savons que "D.Majiria" veux dire quelque chose mais quoix LZ : Comment décririez-vous votre musique? Du rock énervé?.. Du rock énergique? (voire énervégiquex) Parfois on dit "Du bruit organisé?.." C'est difficile à décrire. Tout ce que nous pouvons dire c'est que nous essayons de faire la musique que nous aimerions entendre et comme on a chacun des goûts très différentsx LZ : Qui s'occupe de vous? En ce moment, c'est nous qui nous occupons de tout. Jusqu'à présent, nous n'avons pas trouvé quelqu'un de stable et sérieux. On est assez exigeant (parfois même parano, mais ça c'est une autre histoire) LZ : Qu'écoutez-vous? Plein de trucs. Mais rare sont les groupes qui font l'unanimité. JM, c'est Korn, Faith no more, Soulfly, x Gaëtan : At the drive-in, Queen of the stoneage, Helmetx Patrice : POD, Deftones, Foo Fightersx Philippe : Tool, Nihil, Mass Hysteriax LZ : Comment composez-vous? Tout doit venir des improvisations faites à la répétition. Quand une séquence fonctionne bien à quatre, on la fait tourner plusieurs fois et on l'enregistre. Ensuite, on essaye de se faire une idée sur la fonction, l'humeur, le but de cette compo, ce qu'elle dégage... (un concept?) On se sert de cette idée comme ossature. Quand le morceau est quasi terminé, JM écrit le texte. LZ : Quels sujets abordez-vous dans vos textes? C'est très divers. "Tahiti Bob", par exemple, raconte l'histoire d'un dictateur idiot qui déguise son armée en clown. C'est un minable qui se venge des persécutions dont il fut la victime. "Les enfants du sang" raconte l'histoire d'un petit chef qui n'est finalement que l'esclave de sa petite bande. Il en est dépendant car sans eux, il ne serait pas chef. "Buenas tardes" raconte l'histoire d'un ivrogne, etc. Tout ça est très second degréx Un article a dit que c'est de la satire politique. C'est presque çax LZ : Quels sont vos meilleurs souvenirs? En général, des souvenirs de concerts. Il y a eu "La Fiesta du Rock", "La Fête de la Moto" : ambiance bikers assez "chaude" ou encore le dernier à Vinalmont. C'était le premier gros concert avec notre nouveau batteur. Nous étions assez stressés mais ça c'est hyper bien passé! On n'a jamais eu un public comme ça! LZ : Quels sont les pires? Toute la période de doute et de stress provoquée par les problèmes de Yannick. Il a commencé par nous planter à un concert. A l'époque, on savait pas qu'il venait d'apprendre qu'il avait un ulcère à l'xsophage et qu'il risquait même la tumeur. Yannick est un bon vivant, l'idée qu'il ne pourrait plus "faire la fête" l'a déprimé. Puis, finalement Yannick a été hospitalisé pour un cancer de l'xsophage. Quand il est revenu, il y avait énormément de tensions dans le groupe et ses désillusions n'ont rien arrangé. Finalement, Yannick nous a proposé un ultimatum et nous avons refusé. C'est dommage car c'est un chic type. On reste toujours en contact (il est venu nous soutenir à Vinalmont) et il est possible que l'on collabore dans l'avenir car il fait aussi de la musique électroniquex Un autre mauvais souvenir est celui de notre deuxième concert à "La Zone" où nous faisions l'ouverture de deux groupes de hard-core confirmés. En général, les groupes, au minimum, se saluent lorsqu'ils jouent ensemble. Là, rien! On joue notre set! Le concert se passe super bien. Puis, un des musicos du groupe qui suit vient finalement nous trouver. Ils savaient pas dire bonjour mais ont su nous demander pour leur prêter du matosx Ce qu'on a fait, bien sûr. Jusque là, il n'y a rien de grave si ce n'est qu'une partie du matos qu'on leur a prêté ne nous a jamais été rendux LZ : Comment voyez-vous la suite? Avec Yannick, nous avions commencé à composer pour un album. Là, avec Patrice, on vient juste de terminer le "lifting" du set et on a déjà composé un nouveau titre : "Face". Nous continuons avec lui la composition de cet album. Et pour le mois de mars, on part dans le sud de la France. Normalement pour quatre dates. On joue le 19/03/2003 à Montpellier LZ : Que regardez-vous à la télé? Si vous n'avez pas la télé, pourquoi? Patrice a la télé mais n'a pas le temps de la regarder. Son truc c'est plutôt "South Park". Philippe n'a pas le câble mais capte la chaîne nationale (RTBF) où il visionne des docs et des films. Il est aussi très fan des "Simpsons". Gaëtan prend le câble par période. Il préfère garder une distance face à ce média. Sinon, il aime bien regarder ARTE, ça l'aide à s'endormir. JM, lui, est complètement intoxiqué mais reste lucide. Une de ses émissions fétiches est "On ne peux pas plaire à tout le monde". Fogiel est un incompris. En réalité, c'est un gentil garçon qui veut juste qu'on réponde avec franchise à ses questions. Quand, quelqu'un répond à côté, il se permet d'insister avec le sourire. Il ne s'énerve jamais (c'est les invités qui s'énervent). Il regarde aussi des émissions d'enquêtes comme "Pièces à conviction", les films, les débats et x Star Academy... lisez "Acide.com" (qui a été écrit bien avant l'avènement Loft Story!) vous comprendrez pourquoi. LZ : Etes-vous engagés politiquement? Pour défendre quelles idées? Non! On fait de la musique, pas de la politique. Les textes sont dans un certain sens engagés mais de façon subtile. On n'impose rien car on ne veut pas endoctriner les gens. C'est pas notre rôle. On est tout de même intéressé par la politique mais on veut pas faire de notre groupe une tribune. LZ : Si vous étiez un slogan publicitaire vous seriez? Il y a une pub qui passait en Belgique mais je ne sais pas si elle passait en France. C'était pour des raviolis, je crois. Un vieil Italien quittait sa femme pour aller acheter des raviolis en boîte et sa femme courrait après le train en criant "Léon, Léon! J'ai les mêmes à la maison". Quel est le rapport me direz-vous? Et bien pour le métal en France et en Belgique, c'est pareil. Ca sert à rien d'aller le chercher ailleurs (les Etats-Unis, par exemple) alors qu'il y en a du tout aussi bon ici... On n'a rien du tout contre les Etats-Unis (au contrairex de libertéx) mais ce réflexe d'aller toujours voir ailleurs est énervantx C'est ça! C'est ce réflexe qui énerve! Si le public n'avait plus ce réflexe conditionné, notre metal aurait peut-être un peu plus de moyens car, au fond, c'est un peu ça qui manque. Un "talent" mal emballé se vend moins bien qu'un "médiocre" avec un super emballage non? Rédigé par Le Zèbre |
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